Vers une alimentation saine et durable

L’alimentation est reconnue comme un facteur clé influençant la santé des individus. Elle contribue directement à augmenter l’espérance de vie en bonne santé. Elle est aussi au centre d’enjeux environnementaux.

Qu’est-ce qu’une alimentation saine et durable ?

L'alimentation favorable à la santé contribue de manière durable au bien-être physique, mental et social de chacun. Elle doit assurer la sécurité alimentaire et ainsi préserver la santé de la population dans son environnement et son contexte culturel. Accessible à tous, elle exige un engagement responsable de tous les acteurs de la chaîne alimentaire et un dialogue permanent au sein de la société. » (Conseil national de l’alimentation, 2018, p.2 (Avis ; 81))

L’alimentation durable a de faibles conséquences sur l'environnement, contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu'à une vie saine pour les générations actuelles et futures. Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d'optimiser les ressources naturelles et humaines. » (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture -FAO, 2010)

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L’ADEME identifie 3 piliers pour une alimentation durable

  • Les approvisionnements : orientation vers une production agricole et des filières agroalimentaires plus respectueuses de l’environnement, soutien à l’agroécologie et à l’agriculture biologique
  • Les pratiques alimentaires : diversification des sources de protéines (intégration des légumes secs et diminution des protéines animales)
  • La lutte contre le gaspillage alimentaire : réduction des pertes et du gaspillage à chaque étape de la chaîne alimentaire, valorisation des excédents.
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Des impacts significatifs à chaque étape

À chaque étape de la chaîne alimentaire, les impacts environnementaux et sanitaires sont significatifs. Chaque phase influe non seulement sur la qualité de notre alimentation, mais aussi sur la santé humaine et animale, ainsi que sur la durabilité des écosystèmes.

  • ·         Une production agricole moins intensive, réduisant l’utilisation d’engrais et de pesticides, contribue à la préservation des sols et des nappes phréatiques. Cela favorise une meilleure santé publique et protège les écosystèmes aquatiques ainsi que la biodiversité.

  • ·         Une alimentation composée de produits peu transformés, tout en adoptant des procédés de transformation plus durables et moins énergivores, agit sur la santé et réduit les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air.

  • ·         Le développement de circuits courts réduit le transport, abaissant ainsi les émissions de dioxyde de carbone et d'autres polluants. Cela contribue à la lutte contre le changement climatique et améliore la qualité de l’air, avec des effets positifs sur la santé respiratoire humaine et animale.

  • ·         Une consommation d’aliments privilégiant des produits frais et locaux et limitant la consommation de produits transformés riches en graisses et sucres, favorise une meilleure santé, tout en soutenant des pratiques de production plus durables.

  • ·         Enfin, la réduction du gaspillage alimentaire à chaque étape de la chaîne de production permet de préserver les ressources naturelles et de limiter les émissions de gaz à effet de serre. En France, cette démarche peut significativement réduire les 10 millions de tonnes d’aliments gaspillés chaque année, contribuant ainsi à une gestion plus responsable et durable des ressources (ADEME).

Retrouvez l’infographie complète de l’ADEME https://multimedia.ademe.fr/animations/alimentation/

Les tendances de consommation

En France, les attentes des consommateurs en matière de qualité alimentaire augmentent. En effet, les Français portent une attention particulière aux modes de production, à la traçabilité des produits, et à leur qualité nutritionnelle. En parallèle, on observe une évolution des habitudes alimentaires, avec une consommation accrue de produits transformés, des repas plus souvent pris à l'extérieur, et une diminution du budget alloué à l'alimentation.

Cela reflète l'intérêt de la population pour une alimentation saine et durable, tout en mettant en lumière les défis liés à l’accélération des rythmes de vie et d’une forme de précarité alimentaire (accès limité à des aliments sains, contraintes financières, ou manque d'éducation nutritionnelle.)

L'approche One Health – Une seule santé : une vision intégrée de la santé

L'approche "One Health" (Une seule santé) reconnaît l'interconnexion entre la santé humaine, la santé animale, et la santé des écosystèmes. Dans le contexte d'une alimentation saine et durable, cette approche met en avant des pratiques agricoles qui protège toutes les santés.

Par exemple, réduire l'utilisation des antibiotiques dans l'élevage et encourager des méthodes agricoles durables comme l'agroécologie et l'agriculture biologique permet de diminuer le risque de maladies zoonotiques (celles qui se transmettent des animaux aux humains) et de préserver les écosystèmes. Les pollinisateurs jouent un rôle majeur dans la production végétale et dans l’accès à une alimentation variée. Ils sont essentiels à la reproduction des plantes qui produisent fruits, légumes, et autres cultures alimentaires, contribuant directement à la diversité alimentaire et à la sécurité nutritionnelle.

Des politiques publiques en faveur d’une alimentation saine et durable

Le Programme national pour l’alimentation et le Programme national nutrition santé sont les deux principaux outils de la politique nationale en faveur d’une alimentation saine et durable.

  • Lancé en 2001 le Programme national nutrition santé (PNNS) a pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition (comprenant l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité). Pour agir, les collectivités peuvent prendre appui sur différents dispositifs conduits au niveau local : contrat local de santé (CLS), projet alimentaire territorial (PAT), Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), Schéma de cohérence territoriale (SCoT), Plan local d’urbanisme (PLU)
  • Le Programme national pour l’alimentation (PNA) s’articule autour de 3 axes fondamentaux (la justice sociale, la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’éducation alimentaire) et 2 axes transversaux (les projets alimentaires territoriaux et la restauration collective). En région, l’appel à Projets Régional pour l’Alimentation (PRALIM) porté par l’Ademe et la Draaf constitue la déclinaison régionale du PNA.
  • Le Programme National Santé-Environnement 4 (PNSE 4), lancé en 2021, s’inscrit dans une démarche plus large de préservation de la santé à travers la protection de l’environnement. Il se focalise sur la réduction des risques sanitaires liés aux environnements de vie, dont l’alimentation fait partie. Il marque une évolution significative en intégrant pleinement l'approche "One Health". En Bourgogne-Franche-Comté, le Plan Régional Santé-Environnement 4 (PRSE 4) reflète cette même orientation.

Les politiques ont également renforcé leur réglementation afin de favoriser une alimentation saine et durable.

La Loi ÉGalim, promulguée le 1er novembre 2018 a pour ambition d’améliorer les conditions sanitaires et environnementales de production, renforcer le bien-être animal, réduire l’utilisation du plastique dans le domaine alimentaire et favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous. Des mesures sont prises pour la restauration collective comme l’instauration d’un pourcentage minimal de produits durables et de qualité dans les assiettes, l’information des convives, la diversification des sources de protéines et la mise en place du menu végétarien.

• La loi n° 2021-1104 du 22 août 2021, dite Loi Climat et résilience, ajoute de nouvelles obligations et complète certaines des dispositions, introduites par la loi ÉGalim. Concernant la diversification des sources de protéines, il s’agit par exemple de pérenniser le menu végétarien hebdomadaire, ou encore proposer une option végétarienne quotidienne pour la restauration collective de l’État, ses établissements publics et les entreprises publiques nationales, à partir du 1er janvier 2023.

• Le plan Écophyto 2+ vise à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires, plus communément appelés pesticides. Lancé en 2018, il encourage des pratiques agricoles plus durables, comme le biocontrôle et l'agroécologie, et soutient les agriculteurs par la formation et l'innovation. Ce plan vise à protéger la santé humaine et l'environnement tout en promouvant une agriculture plus respectueuse de la biodiversité.

Conclusion

En intégrant des pratiques responsables tout au long de la chaîne alimentaire, il est possible de construire un système plus résilient, équitable et respectueux des ressources naturelles. Cela contribue à garantir un avenir meilleur pour les générations futures.

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